François Bourguignon - La mondialisation de l'inégalité
Éthologie
L'humain est un animal social. Au lieu de quérir quotidiennement ses ressources de vie seul et à la dimension de ses compétences, il les acquiert collectivement par ce que l'on appelle le travail. En petits groupes, il chasse, il cueille et il vient à bout des tous les grands animaux. En grands groupes, il transforme tous les vivants non humains en espèces domestiques et tout le non vivant en ressources de vie.
Dans une espèce, chaque vivant est différent de l'autre. Au moment le plus critique c'est à dire lorsqu'il n'y a qu'une ressource de vie pour deux et que les deux disparaissent s'il y a partage, le plus adapté l'emporte. Mais la meilleure comme la moins bonne adaptation est fruit du hasard.
Tous les humains sont différents les uns des autres. Ce n'est pas un constat moral mais un constat scientifique.
Dans le travail, il y a deux phases: la contribution et la rétribution. Les différences se retrouvent dans la contribution au travail - "de chacun selon ses capacités à contribuer" - et dans la rétribution -"à chacun, selon ses capacités à obtenir sa rétribution" .
L'espèce des humains sapiens est apparu il y a 200 000 ans et de quelques centaines de milliers elle atteint aujourd'hui 7 milliards d'individus. C'est le progrès dans le travail qui est la cause de cette réussite.
La mondialisation , c'est la transformation de toute l'espèce humaine en un seul groupe de travail. En éthologie, l'inégalité n'existe pas. C'est un terme moral. Il faut parler de différence intra-spécifique.