Serge Martin - Les Cahiers du Chemin (1967-1977) de Georges Lambrichs. Poétique d'une revue littéraire.
Éthologie
Aux trois modes de production humains correspondent trois types de chemin.
Les chasseurs cueilleurs se déplacent à pied. Le chemin est fait de piétinement. Là où l'on passe souvent, la terre est tassée et les végétaux écrasés. Chaque passage renforce le chemin. Un jour, ces humains inventent le bateau et pendant longtemps c'est, quand on suit le courant ou quand il y a un groupe de rameurs, le moyen de locomotion le plus rapide. C'est par les chemins, les rivières et le long des côtes que peu à peu les humains sortis d'Afrique se répandent en Eurasie, aux Amériques et sur les îles petites et grandes du Pacifique.
Les agriculteurs domestiquent les animaux et s'en servent de viande et d'animaux de trait et de transports. Les chemins naissent de l'opportunité. Il y a ceux qui ne servent qu'une fois. Il faut qu'il soit accessible aux animaux soit pour transporter des objets que les humains ne peuvent mettre sur leurs dos soit pour se déplacer rapidement. De grands états se créent avec des villes. Plus la ville est grande plus des chemins permanents y conduisent. Apparaissent alors les routes de terre battue puis les routes d'état.
Les industriels ont inventé des moyens de transports qui peuvent déplacer des tonnes de marchandises voire des milliers de tonnes à la fois ou un nombre d'humains qui va de l'unité à plusieurs milliers. Le chemin est artificiel et d'une grande complexité technologique. Des millions d'humains y trouvent leurs Ressources de Vie.
Les chemins des chasseurs cueilleurs concernent quelques millions d'humains.
Les chemins des agriculteurs voient passer des centaines de millions
d'humains. Les routes de tous types des industriels sont adaptés aux milliards
actuels. Si les humains n'étaient plus que quelques millions, ils
retrouveraient les chemins que tracent leurs pieds.
Copyright - GS